10 montres qui ont fait l’histoire. 10 montres qui ont fait l’histoire. 10 montres qui ont fait l’histoire. 10 montres qui ont fait l’histoire. 10 montres qui ont fait l’histoire

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28 Janvier 2016

10 montres qui ont fait l’histoire

Collection,Vintage

de Vincent Daveau

Certain timepieces have come to symbolise milestones in the history of watchmaking, whether for the techniques they employ, for scientific reasons, or for their recognisable aesthetic. Here are ten of them. Each has a story to tell.

Une montre avant Christiaan Huygens : oser l’heure comme un défi au divin

 

Montre-pendentif anonyme fabriquée à Augsbourg, en Allemagne, à la fin du XVIe siècle. Montre-oignon signée Ladouceur, Faubourg Saint-Antoine, Paris, vers 1690. Musée de Cluses ©Charles Savouret

Montre-pendentif anonyme fabriquée à Augsbourg, en Allemagne, à la fin du XVIe siècle. Montre-oignon signée Ladouceur, Faubourg Saint-Antoine, Paris, vers 1690. Musée de Cluses ©Charles Savouret

Ce modèle de montre-pendentif anonyme réalisé à Augsbourg en Allemagne à la fin du XVIe siècle provient de la collection du musée d’Horlogerie du Locle - Château des Monts. Cette référence animée par un mouvement doté d’un système primitif de régulation de la force motrice par Strackfreed, et non d’un système par chaîne-fusée, est un exemple parmi d’autres de ce qu’a été l’horlogerie portative à ses débuts. Objet fascinant de miniaturisation à une époque où les outils industriels manquaient pour produire des composants d’une taille réduite, cette montre raconte le premier siècle de l’histoire des garde-temps individuels. Une histoire fantastique où l’affichage de l’heure, pour le moins aléatoire, avait finalement moins d’importance que l’objet en lui-même. Cet instrument mono-aiguille rarissime, doté d’un cadran solaire et d’une boussole pour permettre une éventuelle remise à l’heure en cas d’arrêt inopiné, n’a pas été modifié à la suite de l’invention, en 1674, du ressort de balancier formé en spiral par le mathématicien Christiaan Huygens. Ainsi, comme toutes les montres jusqu’à la fin de xviie siècle, cette pièce avec échappement à roue de rencontre dispose toujours de son foliot à masselottes et de ses deux soies de porc destinées à imprimer une poussée inverse pour relancer l’embryon de balancier. La plupart des montres munies de ces échappements sommaires ont été modifiées après 1674 pour recevoir le fameux spiral permettant de faire un saut quantique en matière de précision qui a passé d’un écart quotidien d’une demi-heure à une minute.

© Musée d’Horlogerie du Locle - Château des Monts, Le Locle, Suisse

La montre de bord H4 de John Harrison : la quête de la précision

John Harrison

John Harrison

John Harrison, ébéniste de son état et concepteur d’horloges monumentales en bois, a été envoyé par Edmond Halley auprès de son ami George Graham afin que ce dernier juge en toute impartialité du travail de cet autodidacte inconnu qui comptait relever le défi de la longitude avec ses créations horlogères. Celui que les érudits de l’époque prenaient pour un fou allait pourtant mettre au point la première pendule marine de l’histoire en 1755 et, quelques années plus tard, la H4, première montre de pont… Cette grosse pièce de la taille d’une montre de carrosse était tellement innovante et précise qu’elle laissait déjà présager l’hégémonie des mers pour le pays qui saurait en équiper sa flotte. Un enjeu de taille comme le démontre la visite de Ferdinand Berthoud en Angleterre en 1763 puis en 1766 pour obtenir des informations sur son fonctionnement au profit de la France. Si John Harrison congédia la concurrence, Thomas Mudge, élève de George Graham et l’inventeur de l’échappement à ancre après avoir étudié la H4, devait révéler au Français tous les détails de fabrication. En l’occurrence une montre avec un échappement à roue de rencontre qui, dans l’histoire horlogère, représente la première réalisation ayant démontré de façon irréfutable qu’il était possible de faire le point en mer grâce à un simple instrument de mesure du temps parfaitement réglé.

La Leroy 01 : en vouloir toujours plus

Montre de poche Leroy 01 présentée à l'Exposition universelle de Paris en 1900

Montre de poche Leroy 01 présentée à l'Exposition universelle de Paris en 1900

Les horlogers ont toujours eu le chic pour compliquer ce qui pouvait être fait en toute simplicité. Pire même, à l’apogée de la révolution industrielle vers la fin du XIXe siècle, les élites montantes allaient se lancer dans une redoutable compétition. Pour les puissants de l’époque, les garde-temps à complications traditionnels ne pouvaient plus suffire. La montre, symbole de puissance depuis plus de quatre siècles, méritait de passer un nouveau cap en intégrant le maximum de complications connues dans un boîtier d’une taille pratiquement normale. La première à avoir ouvert les hostilités dans cette discipline est la Leroy 01, une montre de poche de 71 mm de diamètre présentée en 1900 lors de l’Exposition universelle de Paris. Dotée de 24 complications, elle en présentait de nombreuses inédites comme l’affichage de l’heure dans 125 villes du monde, un baromètre, un altimètre et des cartes célestes interchangeables. Cette merveille, couronnée du Grand Prix de l’Exposition, est restée jusqu’en 1989, année de présentation de la Calibre 89 de Patek Philippe, la pièce la plus compliquée au monde avec deux autres créations connues sous le nom de leurs commanditaires : les célèbres montres de poche Patek Philippe Graves et Packard réalisées au début du xxe siècle. Ces pièces sont aujourd’hui rejointes par la Star Caliber de Patek Philippe, voire dépassées par la Référence 57260 de Vacheron Constantin.

 

Rolex de l’Oyster à l’Oyster Perpetual : la légende

Rolex Oyster de 1927

Rolex Oyster de 1927

Fondée en 1908 par Hans Wilsdorf, la maison Rolex s’est très tôt illustrée dans le petit monde de la montre-bracelet alors en plein essor en proposant des solutions simples et efficaces aux problèmes récurrents que sont la précision et l’étanchéité. Dès 1910, ce précurseur résolut, du moins partiellement, les difficultés liées à l’exactitude en faisant éprouver ses modèles en vue de l’obtention de bulletins de chronométrie. Restait le problème de la fiabilité des garde-temps en milieux hostiles. Si la Grande Guerre (1914-1918) faisait désormais partie du passé, non sans avoir généralisé le porter de la montre au poignet, elle avait mis en lumière les lacunes des produits existants en matière d’étanchéité aux poussières et à l’eau. Nombreux étaient les horlogers à travailler sur la question, mais c’est Hans Wilsdorf qui apporta la solution la plus convaincante en 1926 avec la première Oyster (« huître » en anglais). Cette montre, qu’il eut l’idée lumineuse de fixer au poignet de Mercedes Gleitze lors de sa traversée de la Manche à la nage, disposait en effet de la première couronne vissée. Rolex marquait un point en matière de notoriété dans l’univers de la montre sport chic. La Maison à la couronne devait confirmer cette position en développant un mouvement révolutionnaire capable de se remonter grâce aux seuls mouvements du porteur. Breveté en 1931, le mécanisme à remontage automatique par masse oscillante effectuant une rotation sur 360 degrés était né. Incontournables, ces deux développements techniques ont positionné Rolex au firmament des marques horlogères.

Omega Speedmaster : l’extra-terrestre

Omega Speedmaster

Omega Speedmaster

Le chronographe Speedmaster d’Omega, la légendaire Moonwatch, est né en 1957, en pleine « guerre froide ». Cette pièce, la seule montre-bracelet approuvée par la Nasa pour toutes ses missions, a eu comme géniteurs Pierre Moinat, directeur du département Création d’Omega, assisté du styliste Claude Baillod. Créée en acier avec un boîtier de 39 mm de diamètre, elle était dotée d’une lunette gravée d’une échelle tachymétrique et d’aiguilles « flèches ». Piloté par le robuste et précis calibre de chronographe manuel référencé 321 de chez Lémania, cet instrument est mis en test par la Nasa en 1962 pour évaluation avec 10 autres modèles de marques concurrentes. En 1963, il évolue sous la référence ST 105.012 et reçoit une carrure asymétrique (42 mm) destinée à protéger des chocs poussoirs et couronne. Homologué en 1965 comme montre de bord pour les missions spatiales habitées américaines, il est officiellement porté par Virgil I. Grissom et John Young, le 23 mars de cette même année, lors de la mission Gemini-Titan III. Les missions spatiales se poursuivront sans modification notable de la montre sinon le remplacement de son bracelet métallique par un lien en velcro. Une autre invention helvétique. En 1966, la mention « Professional » intervient sur le cadran. Le chrono prend alors la référence ST 145.012. L’exploitation intensive par la Nasa de cette Speedmaster impose en 1968 certaines rectifications : le calibre Lemania 321 à roue à colonnes est alors remplacé par le calibre Lémania à coulisse (ou navette) connu sous la référence 861 (aujourd’hui référencé sans changements d’importance pour les versions traditionnelles par le numéro 1861). Ainsi équipé, le chrono Speedmaster prend la référence ST 145.022. Depuis cette date, le modèle a poursuivi son histoire avec quelques remaniements, comme l’introduction de finitions différentes et de la glace saphir, mais sans transformations profondes. On ne remet pas en cause un mythe venu de l’espace.

Zenith El Primero 1969 : c’est automatique

Zenith El Primero de 1969

Zenith El Primero de 1969

Manufacture Zenith - founded in 1865 by Georges Favre-Jacot in Le Locle, a small industrial town in the Swiss Jura - celebrated its 150th anniversary in 2015. Renowned for the precision of its instruments confirmed by 2,333 chronometry prizes, this flourishing company with 300 patents and 600 calibre variations launched its famous El Primero in 1969: the first mechanical chronograph movement with automatic winding via a central rotor operating in both directions and over a full 360°. Another fairly rare feature of this 13 ¼-ligne calibre is that its regulating organ vibrates at 5 Hertz (36,00 vibrations/hour), meaning a sufficiently high frequency to guarantee excellent precision in any situation and short-time measurement to the nearest tenth of a second. This reliable and visually appealing movement was to equip a certain number of models until the quartz crisis. Its reappearance in the 1990s is said to be due to the fact that certain employees, including Jacky Vermot, were wise enough to safeguard part of the industrial equipment required to make it. This legend also owes a great deal to brands such as Ebel and even Rolex which, by purchasing historical Zenith calibres, enabled the Manufacture in Le Locle to regain its footing and even to offer ranges now much sought-after by collectors such as Chronomaster, Rainbow, DeLuca. Bought up by the LVMH in 2000 and now associated with the Tour Auto car rally as well as partnering Felix Baumgartner and Spindrift racing, the Manufacture is continuing the El Primero saga. The most iconic and timeless instrument in the Zenith catalogue is doubtless the El Primero Chronomaster 1969 chronograph: a perfect embodiment of the founder’s notable ability to effectively combine the finest existing technologies.

Seiko Astron : au commencement était la précision absolue

Seiko Astron

Seiko Astron

One must be wary when speaking of this particular model, since several Seiko products are named Astron. Any amateur enthusiast not well acquainted with the brand history could thus easily be misled. The model we are referring to is not, as one might think, the new quartz and solar-powered model guided by a GPS in automatically setting the watch to the latest timezone where its wearer may find himself. It is instead the first analogue-display watch ‘driven’ by a quartz calibre and first released for sale at the end of December 1969. Many tend to forget that quartz at that time - viewed as a pinnacle of achievement for watchmakers seeking timekeeping precision - was not plasma-cut nor automatically shaped by machines, but individually hand-cut under a microscope. The prices were correspondingly high and indeed equivalent to that of a small car of that period. It was thus not this watch that so severely challenged the Swiss industry. Nor was it that particular date that marked the start of the watch industry crisis. The latter began around ten years later, when giant electronic corporations got hold of LCD (Liquid Crystal Display) technology to produce cheap instruments matching the aspirations of the time. At that point, the watchmaking profession had little choice but to undergo a transformation so as to offer products that were doubtless less useful due to their relative lack of precision, yet did far more in terms of affirming individual identity.

Audemars Piguet Royal Oak : quand le design fait loi

Audemars Piguet Royal Oak de 1972

Audemars Piguet Royal Oak de 1972

At the dawn of the 1970s, the Manufacture Audemars Piguet - founded in 1875 in the village of Le Brassus in the Vallée de Joux and specialising in the production of complication watches - called upon the talents of a young watch designer named Gérald Genta. His mission was to dream up a luxury watch featuring a futuristic design that would match the expectations of “rebellious youth”. Right from the first sketches, the brand responded positively to his iconoclastic proposals for an octagonal watch that was neither truly round nor entirely geometrical. Pulling a major media stunt before the term was invented, this timepiece with its original design and high price - a steel watch that cost as much as a gold timepiece - rapidly established itself among jetsetters as a benchmark model on the contemporary luxury watch scene. Even the watch crisis did not curb the growing legend of a Royal Oak that became highly strategic for the brand. A legend cleverly cultivated 20 years on with the launch of the Royal Oak Offshore. This even more sports-styled range was teamed with Alinghi in 2003, the Swiss challenger for the America’s Cup that won historic back-to-back victories in 2003 and 2007. This partnership further contributed to the image of excellence associated with a watch model that celebrated its 40th birthday in 2012. Today, the Maison remains as ever in the hands of its founding families and has its own full-fledged R&D unit in the shape of Audemars Piguet Renaud et Papi. It offers connoisseurs high-quality time-measuring instruments inspired by the past and incorporating avant-garde technologies.

Swatch : l’âge de raison

Swatch GN701 de1982

Swatch GN701 de1982

In 2016, the Swatch will be turning 33. A ‘venerable’ age that is truly remarkable for a watch that was eagerly awaited as a new lease of life for the industry in 1983. However, to understand this creation properly, we must look at it within its own context. Between 1977 and 1983, the value of Swiss watch exports had dropped by half and the share of Swiss watches had collapsed from 43% to less than 15% worldwide. The result was a steep reduction in watch industry jobs, plummeting from 90,000 to 40,000 over that same period. The Swatch - a contraction of Swiss and Watch - emerged in the nick of time. Designed by Marlyse Schmid and Bernard Muller, this plastic watch triumphed thanks to the marketing genius of Nicolas G. Hayek. The latter had clearly sensed the full potential of the first prototypes developed by the two talented researchers, Elmar Mock and Jacques Muller. In 1981, the trademark was registered. A year later, the adventure got under way with the United States launch of the first Swatch generation: an entertaining watch with a classic design weighing just 20 grams and water-resistant to 30 metres. The plastic instrument appeared to be made all of a piece, whereas the Plexiglas watch glass was in fact ultrasound-welded to the high-resistance plastic injection-moulded case. The quartz movement, which comprised 51 components in the first series, was directly built into the case and thus part of an inseparable whole. The countless variations, the reasonable price and the sturdiness of the Swiss Made models earned them spectacular success. Especially since the 1980s was a propitious consumer-driven decade that turned the spotlight on these products produced with a sufficiently powerful identity to make them collector’s items. The ongoing enthusiasm for this watch is a marketing model well worth examining…

Piaget Emperador Coussin XL 700P : le futur est en marche

Emperador Coussin XL 700P

Emperador Coussin XL 700P

To celebrate the 40th birthday of its first quartz movement made in 1976, the Manufacture Piaget workshops located in La Côte-aux-Fées are presenting the Emperador Coussin XL 700P. This model with its traditional design is resolutely unconventional from a technical standpoint, since it houses an original calibre drawing upon the best of two worlds: mechanical and electronic. In other words, this model produced in a 118-piece limited series has a “hybrid” heart. The latter is composed of a classic driving force mechanism (barrel, mainspring and primary going train) and a new-generation regulating organ that replaces the customary Swiss lever escapement. The movement of the new Emperador Coussin XL 700P is in fact based on a principle registered in Switzerland in 1972 by Jean-Claude Berney under patent number CHF 597 636 (Partial). This horological construction - very similar to Seiko’s Spring Drive mechanism presented at Baselworld 2005 - involves a device that drives a generator by means of a classic going train. The latter’s rotation speed of 5.33 turns per second is regulated by a quartz circuit (operating at a frequency of 32,768 Hz) via an electromagnetic system acting on the generator shaft, exactly like the electromagnetic driveshaft retarder on a heavy vehicle. This original movement thus makes it possible to combine two technologies that combine to guarantee a degree of performance and precision almost equivalent to that of quartz. It is also worth noting that this mode of construction is entirely compatible with traditional horological complications.