Si l’on en croit l’analyse 2020 du Boston Consulting Group (BCG) réalisée en collaboration avec Altagamma, 62 % des consommateurs du luxe sondés pour cette étude se déclaraient prêts à acheter un produit de seconde main dans l’année, alors que 25 % d’entre eux l’avaient déjà fait durant les 12 mois précédents. Si l’envolée du marché de l’occasion dans l’univers du luxe n’étonne plus personne, de telles proportions ont, elles, de quoi surprendre. Suffisamment du moins pour qu’une première étude approfondie sur la question soit publiée fin septembre dernier sous l’intitulé « The Secondhand Opportunity in Hard Luxury », toujours sous la plume des experts du BCG. On y apprend ainsi que « le marché mondial du luxe dispose d’une nouvelle base de consommateurs en pleine expansion : les acheteurs d’occasion. Notre analyse montre que le marché des articles de seconde main - principalement montres et bijoux - représente environ 21 milliards d’euros dans le monde et connaît une croissance de 8 % par an, plus rapide que celle de l’industrie du luxe dans son ensemble. En outre, ce marché n’en est encore qu’à ses débuts ».
Les Européens d’abord
Pour entrer davantage dans le détail, l’étude offre une segmentation crédible du marché. Selon le BCG, ces 21 milliards d’euros se répartissent à raison de 25 % dans la joaillerie et 75 % dans l’horlogerie, tandis que les boutiques « en dur » accaparent encore l’essentiel des ventes (55 %), devant Internet (35 %) et les Maisons spécialisées dans les enchères (10 %). Pour ce qui est de la géographie du marché, l’Europe caracole nettement en tête (50 %), suivie des États-Unis (25 %) et de la Chine (10 %). Bonne nouvelle, selon l’enquête du BCG, « les ventes de seconde main ne réduisent pas l’achat de nouveaux produits ». Une bonne approche peut en effet renforcer la valeur de la marque et donner accès à de futurs consommateurs.