Dans l’univers horloger, Royal Oak est un nom incontournable. Si la Royal Oak a été lancée à l’occasion de la foire de Bâle de 1972, elle a été dessinée un an auparavant et soumise à l’appréciation du marché italien, leader pour la marque à l’époque. Le designer Gérald Genta, alors travailleur indépendant, se serait inspiré des casques de scaphandre portés par les plongeurs qui entretenaient le barrage sur le Rhône de Genève. Cependant, le nom choisi par Audemars Piguet fait référence aux navires de la Royal Navy éponymes, en particulier aux sabords de forme octogonale de l’un d’entre eux. En Angleterre, royal oak, ou « chêne royal » en français, est une appellation légendaire qui remonte à un jour de 1651 devenu symbolique pour la monarchie. Ce jour-là, durant la troisième guerre civile, le futur roi Charles II échappe à ses poursuivants de la troupe des parlementaires de Cromwell, et donc à une mort qui aurait pu changer le cours de l’histoire, en se dissimulant dans un chêne. L’arbre représente la force, la longévité, la majesté.
Il a cependant fallu quelques années pour que la Royal Oak s’impose. Au début des années 1970, l’avenir de l’horlogerie suisse est pour le moins incertain. On voit se profiler non seulement la première crise pétrolière mais surtout la révolution du quartz. La tendance est à la sagesse et les montres haut de gamme sont en or, plutôt petites et d’allure classique. Contre toute attente, Audemars Piguet ose associer luxe, acier, grand format et design industriel.