FHH | Carole Forestier-Kasapi: Designer de Mouvements Renommée

Carole Forestier-Kasapi

Personnages célèbres

Avec plus d’une vingtaine de calibres originaux à son actif, Carole Forestier-Kasapi est la seule femme à intégrer le cercle restreint des meilleurs concepteurs horlogers du début du 21e siècle et l’une des rares à se distinguer dans cet univers éminemment masculin.

En réalisant une vingtaine de calibres originaux pour donner corps à la Haute Horlogerie Cartier, deux montres concepts et un calibre de base, toujours pour le « joailler des rois », Carole Forestier-Kasapi est devenue la seule femme à intégrer le cercle restreint des meilleurs concepteurs horlogers du début du 21e siècle et l’une des rares à se distinguer dans l’univers éminemment masculin de la mesure du temps. Et c’est encore en soulignant uniquement son travail à la base de cette collection contemporaine Cartier, parmi les plus remarquées et les plus remarquables, que le constat est fait, sans prendre en compte l’ensemble du parcours de cette Française née à Paris en 1968 qui confirme un talent hors du commun. C’est à quinze ans que Carole Forestier-Kasapi annonce à son père horloger son désir d’embrasser la même profession que lui. L’accord paternel lui est évidemment acquis mais à la condition de faire ses classes en Suisse, berceau de l’horlogerie de qualité. Départ donc pour l’Ecole d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds où elle obtient son diplôme d’horlogère-rhabilleuse, complété par deux ans de formation à la conception de mouvements.

Ses capacités font déjà merveille au point qu’elle est immédiatement engagée par un de ses professeurs au sein de son bureau d’études. Elle y fait ses premiers pas, déjà concluants pour être à la base du calibre Elite 680 de Zenith. Ces prédispositions ne passent de loin pas inaperçues si bien que Carole Forestier-Kasapi rejoint Renaud & Papi en 1993, cette manufacture de mouvements compliqués aujourd’hui intégrée à Audemars Piguet, où elle finit par prendre la tête du bureau technique. Elle y restera six ans, avant de faire un passage éclair chez Ulysse Nardin, le temps de lancer le concept de ce qui allait devenir la Freak. La suite de sa carrière, c’est au sein de Richemont – alors Vendôme – que Carole Forestier-Kasapi va la passer, d’abord enrôlée dans l’unité de développement commune aux marques du groupe, puis au sein de Cartier, dont le dirigeant Bernard Fornas nourrit de grandes ambitions horlogères. L’objectif étant d’amener Cartier à entrer de plein pied dans l’univers de la haute horlogerie, c’est à Carole Forestier-Kasapi que la tâche incombe. Sous sa direction, le département de création de mouvements passe rapidement à 30 personnes, adossé à celui de recherche et développement qui va compter jusqu’à 200 collaborateurs. Avec Carole Forestier-Kasapi à la manœuvre, cette unité va progressivement revisiter toutes les complications horlogères avec, en points d’orgue, des pièces comme l’Astrorégulateur ou la Rotonde Répétition Minutes Double Tourbillon Mystérieux, pour ne citer que deux exemple d’une collection originale aussi bien au niveau technique qu’esthétique.

Le changement de direction à la tête de Cartier amène toutefois un changement de cap stratégique où la haute horlogerie ne fait désormais plus partie des priorités de la marque. Pour Carole Forestier-Kasapi, cela veut dire une nouvelle orientation de sa carrière qui se poursuit d’abord au sein de Valfleurier, manufacture commune aux Maisons du Groupe Richemont, puis auprès d’un autre géant du luxe, à avoir LVMH dont la marque horlogère TAG Heuer la nomme en 2020 à la direction du développement mouvements. En succédant dans ce département à Guy Sémon, physicien à qui l’on doit des innovations techniques de pointe dans l’horlogerie, Carole Forestier-Kasapi a de nouveau trouvé un terreau fertile pour son génie créatif couronné par le Prix Gaïa en 2021.

1989

Diplômée de l’Ecole d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds.

1990

Entre chez Conseilrey, bureau d’ingénieurs horlogers à La Chaux-de-Fonds.

1993

Engagée chez Renaud & Papi, elle devient responsable du bureau de développement.

1998

Passage chez Ulysse Nardin et Prix de la Fondation Breguet pour l’innovation en horlogerie mécanique.

1999

Recrutée par le groupe Vendôme (bientôt Richemont) au bureau des développements horlogers.

2005

Nommée Responsable de la création des mouvements Cartier.

2012

Prix du Meilleur Horloger Concepteur au GPHG.

2017

Entre chez Valfleurier au département de recherche du groupe Richemont.

2020

Directrice mouvements chez TAG Heuer.

2021

Prix Gaïa dans la catégorie Artisanat et Création.