Son enfance, Kari Voutilainen la passe à Kemi, ville portuaire finlandaise de Laponie où il voit le jour en 1962. Aucune connexion avec l’horlogerie, si ce n’est un ami de son père qui, dans sa boutique de montres, lui fait entrevoir les secrets merveilleux de la mécanique. Après le lycée, Kari Voutilainen quitte ainsi Kemi pour l’École d’horlogerie d’Helsinki. Diplôme en poche en 1986 et après un retour à Kemi de deux ans passés dans un magasin d’horlogerie, il s’embarque pour la Suisse, direction Neuchâtel où il intègre le Watchmakers of Switzerland Training and Educational Program - Wostep, où il se perfectionne dans les montres compliquées. Doué et passionné, il attire l’attention de Michel Parmigiani qui, en 1990, le recrute pour son atelier de restauration de pièces anciennes. Là, il fait la rencontre de Charles Meylan, un retraité de talent qui continuait à travailler pour son plaisir chez Parmigiani. Puits de savoir, il lui transmettra ses connaissances, l’incitant à voler de ses propres ailes.
Kari Voutilainen suit son conseil en 2002 et se lance en indépendant. Il est seul, il aime la belle horlogerie, l’élégance et le raffinement sans ostentation. Admirateur de Breguet et Berthoud, il prise le travail de décoration, les finitions soignées et les calibres faits pour traverser les âges. Au début, c’est le système D qui prévaut. L’atelier est exigu mai il trouve les liquidités nécessaires pour mener à bien ses propres projets en travaillant en sous-traitance. On lui connaît des collaborations avec Greubel-Forsey ou MB&F. Tout en œuvrant pour le compte de tiers, Kari Voutilainen réalise ainsi sa première montre en 2005, puis une deuxième et, au fil des ans, abandonne le travail de sous-traitance pour se consacrer exclusivement à sa propre production. Celle-ci va ainsi progressivement monter en puissance pour culminer à quelque 60 pièces par an, réalisées avec une trentaine de collaborateurs répartis entre Comblémine, cadranier haut de gamme repris en 2014, et ses ateliers d’abord installés dans une maison de maître à Môtiers et déménagés en 2021 dans l’ancien hôtel-restaurant du « Chapeau de Napoléon » qui domine le Val-de-Travers.
Les collectionneurs ne s’y sont pas trompés, ils vont rapidement faire la queue pour obtenir une création du maître, d’accord pour attendre des mois, voire des années pour la pièce de leur choix. Ce qu’ils apprécient : un design au classicisme revisité, des finitions touchant au sublime, notamment au niveau du guillochage et des métiers d’art appliqués sur le cadran, et une ingénierie de pointe, appuyée sur un outil de production capable de tout usiner. Chez Kari Voutilainen, on conçoit, produit et assemble tout, on décore à la perfection et on se passe de tout marketing. Kari Voutilainen est en contact direct avec tous ses clients. Sa montre signature : la Vingt-8 avec un échappement breveté inspiré de l’échappement naturel à double impulsion directe de Breguet. Sur la base du calibre 28, une montre Voutilainen peut ainsi prendre mille visages. Techniquement, le mouvement se décline avec les fonctions GMT, GMT assorti de l’indication réserve de marche ou répétition minutes. Esthétiquement, les variations sont sans limites. Et c’est encore sans compter ses tourbillons et ses chronographes qui complètent les collections de Kari Voutilainen, maintes fois primées comme autant de chefs-d’œuvre horlogers.
1986
Diplômé de l’Ecole d’horlogerie de Tapiola en banlieue d’Helsinki, Finlande.
1988
Inscription aux cours du Centre suisse de formation et de perfectionnement horloger (Wostep) sur les complications et la restauration.
1990-1999
Engagé à l’atelier de restauration de Parmigiani Mesure et Art du Temps.
2000-2001
Enseignant au WOSTEP, notamment sur les complications horlogères.
2002
Création de l’atelier Kari Voutilainen.
2005
Présentation de la Masterpiece No6, première montre Kari Voutilainen, une répétition minutes décimale.
2009
Installation à Môtiers dans un maison de maître du 19e siècle.
2014
Prix Gaïa dans la catégorie Artisanat-Création. Rachat de Comblémine, fabricant de cadran haut de gamme.
2021
Installation des ateliers dans l’ancien hôtel-restaurant du « Chapeau de Napoléon » qui domine le Val-de-Travers.