Présentée en 2001 sous l’impulsion de Rolf W. Schnyder et Ludwig Oechslin, la Freak a réduit la montre à une expression remarquablement elliptique : pas d’aiguilles, pas de cadran et pas de couronne. L’affichage est assuré en direct par le mouvement contenu dans une coque avec verres saphir au-dessus et au-dessous. Pour remplacer les aiguilles et le cadran, deux ponts munis de flèches tournent en respectivement une heure et douze heures, en pointant des chiffres inscrits sur une plaque interne. Le boîtier principal entre en interaction avec le mouvement pour jouer le rôle de la couronne. La lunette supérieure, que l’on libère par un cliquet à 6 h, sert à la mise à l’heure alors que son pendant, placé sur le fond, assure le remontage du long ressort de barillet. Comme son nom anglais l’indique, cette Freak est un phénomène ou une curiosité mais au sens noble des termes. Aucune extravagance dans cette création qui recèle des avancées technologiques de premier ordre. Le pont-aiguille des minutes ajouré entraîne dans sa rotation la plupart des composants du mouvement et, en particulier, un système de régulation révolutionnaire, d’une simplicité déconcertante, qui ne nécessite aucune lubrification. D’où une fiabilité à long terme et des révisions considérablement espacées. Tout a commencé par un double échappement en silicium. Ulysse Nardin a été la première maison horlogère à tirer profit des propriétés hors du commun de ce matériau dans le cœur d’une montre. Par la suite, elle a apporté des améliorations tant à l’échappement qu’au balancier-spiral en explorant les possibilités offertes par des matériaux comme le diamant et, surtout, en mettant au point de nouvelles configurations et méthodes de fabrication. En 2007, l’InnoVision 1 a marqué une étape importante en concentrant 10 innovations représentatives de la vision d’Ulysse Nardin quant à l’avenir de l’horlogerie mécanique. Dix ans après son aînée, l’InnoVision 2 vient marquer d’une nouvelle pierre blanche l’histoire de la Freak. À nouveau, la montre fait un bilan des recherches et développements de la marque en réunissant 10 innovations majeures en matière de constructions, de matériaux et de techniques de fabrication. Elle comprend notamment un système de remontage automatique appelé « Grinder » en référence au monde de la voile, des utilisations inédites du verre et une surprenante indication de l’heure sur 24 heures : un disque saute dans un sens et dans l’autre pour afficher alternativement les chiffres de 1 à 11 (AM) et de 13 à 23 (PM) dans les guichets adéquats. Au cours de ses 17 premières années d’existence, la Freak a connu de multiples déclinaisons : de la Freak 28'800V/H (2005) avec échappement à impulsion indirecte, à la Freak Diamond Heart (2005) avec échappement en diamant synthétique ; de la Freak Diamonsil (2007) inaugurant un nouveau matériau fait de silicium recouvert de diamant, à la Freak Diavolo (2010) à tourbillon volant ; de la Freak Cruiser (2013), avec lunette en forme de vagues, à la Freak Lab (2015) dont l’oscillateur prend place au centre de la montre. Après la Freak Vision de 2018, un modèle qui bénéficiait des avancées techniques présentées avec la montre concept InnoVision 2, Ulysse Nardin décidait de donner un nouvel allant à la collection. En 2019, la Maison dévoilait la Freak X, point d’entrée de la gamme au prix nettement plus abordable. Si les codes esthétiques et le concept de la Freak avec carrousel rotatif pour les indications horaires sont conservés, la montre gagne en simplicité dans un boîtier de 43 mm à nouveau doté d’une couronne. En contrepoint, la Freak S de 2022 venait rappeler le socle technique sur lequel repose la collection Freak. Le modèle, qui ressemble à un vaisseau spatial à double réacteur, est ainsi équipé d’un double oscillateur à différentiel rotatif doté d’un remontage automatique basé sur le système Grinder. Le principe des Freaks reste entier avec cette montre sans aiguille, sans cadran et sans couronne dont le mécanisme, qui n’est autre qu’un carrousel monté sur un mouvement baguette, pivote sur son axe central pour indiquer les minutes avec disque rotatif des heures.

• Montre-bracelet lancée en 2001 avec mouvement baguette tourbillon carrousel, première montre avec échappement en silicium