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WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025

TRANSPARENCE. TRANSPARENCE. TRANSPARENCE. TRANSPARENCE

29 Juin 2025

Le futur horloger, c’est une transparence cinétique

Collection

de Christophe Roulet

Fonds ouverts, ajourages sur le calibre, fenêtres dans la carrure, verres saphir en guise de cadran, la grande envolée vers la transparence mécanique se poursuit, faisant des montres squelette le summum de l’art cinétique. Le salon Watches and Wonders Geneva 2025 s’en est fait le témoin.

Avec le renouveau de la montre mécanique, l’horlogerie est entrée dans un univers où les aspects fonctionnels, certes essentiels à ces instruments de mesure du temps, ne pouvaient plus à eux seuls expliquer, voire justifier son nouveau statut. Les notions esthétiques et de design, les nouvelles architectures de mouvement, les recherches sur les nouveaux matériaux ont bouleversé les codes horlogers au point de sublimer la mécanique comme un vecteur d’émotion à part entière. Et qui dit sublimer la mécanique pense immanquablement à la mettre à nu. En d’autres termes, il s’agissait de trouver des solutions originales et imaginatives pour mettre en valeur ce qui fait le cœur et la fierté de la profession, à savoir sa maîtrise technique, embellie par des méthodes artisanales permettant de faire oublier que l’horlogerie est d’abord et avant tout devenue une industrie peuplée de machines-outils à commande numérique et de logiciels de conception assistée par ordinateur. En dévoilant leurs calibres horlogers dans toute leur splendeur, les Maisons pouvaient enfin dévoiler les fruits de tant d’efforts et partager ce qui fait vibrer le cœur des aficionados.

Piaget-Altiplano-Skeleton-High-Jewellery-Mouvement 2

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Suggérer ou révéler

Autant dire qu’au salon Watches and Wonders Geneva 2025, ils ont été servis. Sur les soixante marques exposantes, pas loin de la moitié ont proposé des montres conçues pour dévoiler tout ou partie de leurs mécanismes. Une approche qui permet d’apprécier à sa juste valeur la technique du squelettage, véritable métier d’art horloger, et qui comble les aficionados amoureux de belles mécaniques. Pour certaines Maisons, il s’agit davantage de suggérer plutôt que de tout monter, en sachant que l’imagination est apte à combler ces flous artistiques avec fièvre. Une fois n’est pas coutume, Patek Philippe présente un Quantième perpétuel rétrograde ref 6159G-001 qui laisse deviner plutôt que d’exposer. Comme l’explique la Maison, « la manufacture réinterprète cette Grande Complication emblématique dans une nouvelle version en or gris au style original et contemporain, avec cadran en saphir métallisé laissant deviner par transparence le cœur mécanique de la montre ». On retrouve ce même souci de transparence opaque chez Hermès et sa nouvelle Arceau Le Temps suspendu, une réinterprétation du modèle de 2011 au « cadran ajouré qui laisse entrevoir le module exclusif » du mouvement manufacture H1837 également visible par le fond transparent. Quant à Panerai, la Maison dote également son modèle phare Luminor Perpetual Calendar GMT en platine d’un verre saphir qui joue les profondeurs sans tout dévoiler.

Les montres en saphir, un casse-tête d’usinage, vont clairement un pas plus loin en matière de transparence, comme on a pu s’en rendre compte avec la nouvelle J12 Bleu X-Ray, avec la Cyrus Klepcys Vertical Tourbillon Sapphire Blue ou encore avec le coffret époustouflant « Master of Sapphire » présenté par Hublot à l’occasion du 20e anniversaire de la Big Bang, soit cinq versions de la Big Bang MECA-10 qui adoptent cinq teintes de saphir différentes laissant apparaître toute la complexité de ce mouvement à dix jours de réserve de marche.

Etonner ou fasciner

Dans ce contexte, la montre squelette appartient à deux approches différentes. S’agit-il de développer des modèles qui s’insèrent dans une collection établie afin de s’adresser aux amoureux de la mécanique qui n’ont pas forcément le « tempérament » de collectionneurs ou cherche-t-on à mettre en exergue des mécanismes qui gagnent à être admirés pour la qualité intrinsèque de leur complexité. Dans la première catégorie, Bell & Ross et son modèle BR-03 Squelette arrive à point nommé, tout comme la Charriol Navigator Cruise Skeleton Calibre 41 ou la Raymond Weil Freelancer Cushion Squelette. Dans la deuxième, autant dire que les Maisons se pressent au portillon. Veut-on ajourer le cadran ? Ferdinand Berthoud et sa pièce du 10e anniversaire Chronomètre FB 3SPC répond clairement à l’appel, tout comme la nouvelle TAG Heuer Monaco Split Second Chronograph Formula 1. S’agit-il d’une architecture ouverte ? C’est du côté d’Artya et sa Wavy Titanium Mirror qu’il faut regarder, sans oublier Hautlence et sa Linear Serie 3, HYT et sa S1 ou encore d’Ulysse Nardin avec son ultra-légère Diver [Air].

Si les sportifs ne sont pas en peine, notamment chez Norqain avec sa Wild One ou IWC Schaffhausen qui propose une monte Pilot tourbillon squelette capable de résister à tout, c’est encore du côté des grandes complications à cœur ouvert qu’il faut trouver le saint-graal. Un registre où Jaeger-LeCoultre excelle, notamment avec sa Reverso Tribute Répétition Minutes ; où Vacheron Constantin se distingue avec une trilogie Traditionnelle « openface » célébrant son 270e anniversaire ; et où Roger Dubuis propose une Excalibur Grande Complication à l’occasion de ses 30 ans, une montre qui répond aux critères techniques et esthétiques des plus exigeants du Poinçon de Genève, tout comme les modèles Vacheron Constantin. Le mot de la fin revient à Piaget et son Altiplano Skeleton High Jewellery Métiers d’Art, une pièce où la transparence se pare des vertus de la beauté.