i l’on en juge de l’évolution des mœurs horlogères d’après celle du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), volontiers décrit comme les « oscars » de la profession, il n’est pas inintéressant de se pencher sur son histoire récente. Malgré les bémols que suscitent cette manifestation et le refus catégorique de certaines Maisons d’y participer, force est de constater que le GPHG est devenu incontournable dans le landerneau horloger et que les « élites » qui s’y réunissent sont de plus en plus nombreuses. Or que dit le GPHG en ce qui concerne la vision horlogère de la femme ? Il souligne un changement des mentalités en 2013 avec la création de deux nouvelles catégories : celle de la complication pour dame et une autre consacrée aux métiers d’art. Le nombre de récompenses allouées était ainsi porté à dix. Il allait encore doubler !
En 2013 seulement ? Si la question peut sembler anodine, elle n’en reflète pas moins, schématiquement, un avant et un après les années 2010. Au tournant du siècle et avec le renouveau de la montre mécanique, on aurait raisonnablement pu penser que les horlogers saisiraient la balle au bond en donnant – enfin – aux femmes accès à des créations autres que des modèles sertis ou des versions miniatures de leurs montres pour homme. Il fallait toutefois déchanter. La ritournelle selon laquelle « Ddiamonds are the girl’s best friends » a décidément eu la vie dure. En d’autres termes, c’est encore et toujours une clientèle masculine qu’il fallait cibler. Tout d’abord pour satisfaire ses propres envies horlogères, ensuite pour lui donner l’opportunité d’offrir un cadeau à l’élue de son cœur, si possible lesté de suffisamment de carats pour faire bonne figure.