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WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025

MATERIAUX. MATERIAUX. MATERIAUX. MATERIAUX

02 Mai 2025

Le futur de l’horlogerie, c’est une question de matériaux

Collection

de Christophe Roulet

Si les montres en acier ont la vie dure, les alternatives prennent le relais, comme on a pu le constater à Watches and Wonders Geneva 2025. L’or jaune garde ses accents vintage et le platine son statut sélectif. En ligne de mire, les alliages propriétaires et les matériaux « intelligents ».

Si, durant les siècles passés, du temps de l’âge d’or des montres de poche, les horlogers ne se posaient guère de question quant au matériau à utiliser pour leurs petites merveilles, de nos jours, la question est devenue nettement plus différenciée. Et pour cause, génie des matériaux oblige, l’habillage horloger est devenu une science à part entière. D’une part pour s’adapter aux nouveaux porters de la montre dans les contextes les plus variés et de l’autre pour réponde à de nouvelles exigences en termes de design, d’architecture et de transparence. Autrement dit l’or jaune, omniprésent il y a encore quelques décennies, est aujourd’hui essentiellement considéré comme un symbole des temps passés. Une montre qui adopte une livrée faite dans cet alliage d’or (75%), d’argent (12,5%) et de cuivre (12,5%) porte haut les couleurs vintage qui ont fait fureur ces dernières années. Aussi, lorsque Arnold & Son présente sa montre Constant Force Tourbillon 11 au salon Watches and Wonders Geneva 2025, elle la pare d’une livrée en or jaune. D’autant plus que son calibre s’inspire du premier tourbillon réalisé par Abraham-Louis Bregueten 1808 sur la base d’un mouvement chronomètre développé par John Arnold.

Platine exquis

Depuis, en dehors de l’or jaune et des ors rose et blanc, les alliages propriétaires se sont multipliés au sein des Maisons, qui pour en renforcer la dureté, qui pour en modifier la teinte. Chez Omega , on trouve de l’or Sedna™ et de l’or Moonshine™ ; chez Hublot, les alliages sont devenus les Magic Gold et King Gold ; Montblanc a développé son Lime Gold ; quant à  A. Lange & Söhne, son Honeygold qui pare sa nouvelle Odysseus de l’année, offre une dureté deux fois supérieure à l’or jaune traditionnel. Cette multiplicité des ors souligne d’ailleurs cette tendance de l’année consistant à troquer les boîtier acier pour de l’or nettement plus prestigieux. C’est notamment le cas chez IWC avec son Ingenieur, chez Chopard avec son Alpine Eagle 33 ou chez Patek Philippe avec sa Cubitus.

Mais en termes de prestige, c’est encore et toujours le platine qui occupe le devant de la scène. Matière naturellement blanche, plus dure et plus résistante que l’or aux frottements, le platine est en effet généralement utilisé pour les collections les plus exclusives des marques, comme l’exceptionnelle trilogie « Openface » aux cadrans guillochés que Vacheron Constantin présente cette année dans sa collection Traditionnelle afin de donner à son 270e anniversaire tout le lustre qui lui revient. A en juger par les pièces en platine qui ont envahi les travées de Watches and Wonders, c’est à croire que les Maisons avaient de nombreuses raisons de célébrer. C’est notamment le cas chez Cartier , dont la collection Cartier Privé met chaque année en exergue une montre de forme emblématique de la Maison. Pour l’occasion, c’est une Tank à guichet, modèle de 1928, qui adopte un boîter platine. Idem chez Chopard, dont le modèle phare de l’année, son Alpine Eagle 41 XP CS, se présente également en platine. Sans oublier Panerai, Parmigiani Fleurier. Patek Philippe ou encore Zenith et Ferdinand Berthoud dont les pièces les plus iconiques se parent du même métal.

Titane survitaminé

S’il en est un, toutefois, qui devient un concurrent sérieux à l’acier, c’est bien du titane dont il s’agit. Cette lame de fond, dont les origines remontent à quelques années, trouve cette année encore de forts relais de croissance. Prisé pour sa légèreté, sa dureté et sa résistance à la corrosion, le titane est désormais partout, dans toutes les gammes et auprès de la majorité des marques. D’autant que la palme parmi les modèles les plus en vue de l’année revient toujours et encore aux montres sport. Une gamme de pièces qui a trouvé dans le titane un matériau de choix. Que ce soit en version chic, comme chez Speake Marin, en version dame, comme chez Pequignet, ou en version extrême comme chez Norquain ou Bremont, le titane donne pleinement sa mesure. Tel n’est toutefois pas le cas de la céramique. Bien présente auprès des marques qui s’en sont fait une spécialité comme Chanel , qui teinte de bleu la céramique de sa J12, ou Hublot, expert en ce domaine qui présente une céramique rouge à l’occasion des 20 ans de la Big Bang, ce matériau reste l’apanage d’un petit cercle de Maison incluant, Bell & Ross, IWC ou encore TAG Heuer et Zenith.

Reste qu’en matière de matériaux, de nouvelles perspectives se sont récemment ouvertes aux horlogers. Et celles-ci incluent les alliages, métalliques et non métalliques, préludes aux matériaux intelligents. Cette année TAG Heuer introduit ainsi le TH-Polylight, polymère d’une grande légèreté, durable et de multiples couleurs ; Chronoswiss dévoile un nouveau titane composite de couleur rouge ; Ulysse Nardin introduit un titane recyclé, conjointement avec le Nylo®-Foil fait de Nylo (tissus de pêche recyclés) et de fibres de carbone pour réaliser la montre de plongée la plus légère au monde (52 grammes bracelet compris) ; quant au boîtier de la nouvelle Tonda FP Chronograph de Parmigiani, il se présent en Ultra-Cermet, un alliage ultra résistant de titane et de céramique, dans le même ordre d’idée que le Ceratanium d’IWC que l’on retrouve avec les deux montres Pilot  tourbillon « shock absorber » et Chronographe Haute Performance Calendrier Perpétuel de la marque. Bienvenue dans le 21e siècle !