FHH | Le futur horloger, c’est un monde de textures et de couleurs

WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025. WATCHES AND WONDERS 2025

COULEURS ET TEXTURES. COULEURS ET TEXTURES. COULEURS ET TEXTURES. COULEURS ET TEXTURES

13 Juin 2025

Le futur horloger, c’est un monde de textures et de couleurs

Collection

de Christophe Roulet

A Watches and Wonders Geneva 2025, les cadrans ont tenu la vedette. Teintes vives ou pastel, pierres dures de couleur, textures particulières high tech, le visage des montres devient une physionomie qui capte toute l’attention.

Au-delà de la sacro-sainte motorisation, une montre, c’est aussi un visage qui doit séduire. Et pas seulement par son design ou par l’agencement étudié de ses fonctions. Ce précepte, les Maisons horlogères l’ont bien compris mais sans guère sortir des sentiers battus pour s’être généralement cantonnées à des teintes noire, bleue et blanche, soit un trio gagnant qui monopolise encore la moitié de la production contemporaine. Il n’en demeure pas moins que l’autre moitié est aujourd’hui peuplée d’alternatives qui grignotent du terrain. 

C’est avec les bracelets et leur interchangeabilité omniprésente dans les collections horlogères que les Maisons ont mis le pied à l’étrier. Du tissu pour du métal, des matériaux recyclés pour du cuir ou vice versa et, surtout, une palette inédite de teintes ont vite fait comprendre tout l’intérêt de varier les propositions, notamment en termes couleur. Avec l’habillage de la montre il en va de même qu’avec l’habillage des individus. Tout changement est perçu comme une modification de l’objet lui-même. Fort de ce constat, il suffisait d’aller un pas plus loin et d’équiper un même modèle de plusieurs cadrans différents. Question de donner de la profondeur à une collection et, partant, de toucher plusieurs publics. L’arrivée sur le marché de modèles sans distinction de genres ne pouvait que renforcer la tendance.

Festival de pierres fines

A Watches and Wonders Geneva 2025, les Maisons ont largement fait preuve d’une diversification bienvenue dans l’art du cadran. A commencer par ceux réalisés en pierre dure. C’est Piaget qui, la première, a perçu dans les années 1960 tout le potentiel de ces pierres fines, que l’on parle d’onyx, de malachite de cornaline, turquoise ou lapis-lazuli. En pleine culture pop, durant ces années du Swinging London, Piaget amène un souffle de fraicheur en s’appropriant ces pierres de couleur non conventionnelles, utilisées comme cadrans de montres imaginatives et dans l’air du temps. Quelque soixante ans plus tard, Piaget reste fidèle à ces réalisations en proposant de nouvelles montres Andy Warhol avec des cadrans en opale, œil-de-tigre ou encore en météorite bleu, blanc ou vert. La Maison ne pouvait choisir meilleur emblème que cette montre de 1972, qui « rend hommage au lien d’amitié authentique et durable qui unissait Yves Piaget et Andy Warhol depuis leur rencontre aux États-Unis », selon les propos de la Maison. Cette année, Piaget a d’ailleurs fait des émules en matière de pierres dures. 

Piaget Andy Warhol Collection

Piaget Andy Warhol Collection

Notamment chez Bulgari, Zenith, Chopard et surtout chez H. Moser & Cie. « Plus fun, plus pop, plus inattendues que jamais, les pierres fines viennent habiller les cadrans de la collection Pop dans une explosion de couleurs et avec cette même élégance empreinte de minimalisme propre à H. Moser & Cie », explique la Maison.

Couleur, le mot est lâché. Tout au long des travées du Salon, les cadrans de couleur animent stands et vitrines. Couleurs pastel chez Bell & Ross, Hublot, Oris et Parmigiani, couleur sable chez Baume & Mercier et Genus, couleur rouge vif chez Hublot, Rolex, Tudor et TAG Heuer, huit coloris chez Nomos et sa nouvelle Club Sport neomatik Worldtimer, couleur verte chez Chopard, Hysek et Norqain, du jaune fluo encore chez Gerald Charles, du brun chez A. Lange & Söhne, du rose chez Czapek Genève… Comme le dit Nomos à propos des éditions limitées de sa worldtimer, il s’agit de trouver « une montre qui représente votre monde personnel, notamment à travers des couleurs évoquant un lieu préféré, des vacances mémorables, l’endroit où se trouvent vos proches ou une destination de rêve ». Les couleurs de la vie en quelque sorte…

les pierres fines viennent habiller les cadrans de la collection Pop dans une explosion de couleurs 

H. Moser & Cie.

Couleurs et textures en fête

Mais si la couleur revêt désormais une importance cruciale, le jeu des textures n’est est pas moins important. Et là également, les Maisons font preuve d’une inventivité peu commune. Alpina frappe les cadrans de son Alpiner de motifs triangulaires ; pour le cadran de sa dernière Alpine Eagle 41 en platine, Chopard imite l’iris de l’aigle dans une teinte dégradée « nuance de glace » par étampage rayonnant ; Chronoswiss s’inspire des sables mouvants via un effet texturé « gravé au laser et sublimé par 10 couches d’impression  nanométrique pour créer un jeu d’ombres et de lumières qui donne vie au paysage » ; chez Czapek, on parle d’un « processus d’estampage complexe qui donne l’impression que le tissu plissé » vient draper le cadran ; processus d’étampage également chez Parmigiani Fleurier ou encore Chopard afin d’obtenir une texture « sablée » ; Genus, quant à lui, procède à du martelage, tout comme H. Moser & Cie dont le cadran en or gris gravé avec effet martelé est émaillé grand feu de six pigments en dégradé ; sans oublier Montblanc qui continue de traiter les cadrans de ses plongeuses Iced Sea en Gratté boisé. Plus étonnant encore, Cartier arrive avec une Santos Dumont XL en or rose dont le cadran métallique reproduit la couleur et la texture du lin.

Pour sa nouvelle collection Land-Dweller, Rolex a également imaginé un cadran travaillé avec un décor nid d’abeille stylisé et en relief. « Il est façonné à l’aide de techniques traditionnelles ou de haute technologie, toutes maîtrisées en interne, précise la Maison. Ainsi, la surface, avec finition satiné fin lorsque le cadran est blanc intense ou avec finition soleil quand il est bleu glacier, est réalisée selon des méthodes classiques. Le découpage des alvéoles et l’exécution des stries dans les rainures qui les séparent sont, eux, effectués au moyen d’un laser femtoseconde ». Même soin du détail chez Speake Marin qui satine à la main et laque les vagues horizontales gravées de sa Ripple Gold pour créer un jeu de lumière dynamique. A Watches and Wonders, il s’agissait de parler cadrans !