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    FHH | Le futur horloger, c’est l’honneur fait aux femmes

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    HONNEUR AUX FEMMES. HONNEUR AUX FEMMES. HONNEUR AUX FEMMES. HONNEUR AUX FEMMES

    12 Mai 2025

    Le futur horloger, c’est l’honneur fait aux femmes

    Collection

    de Christophe Roulet

    Les montres femme sont clairement perçues comme un segment de marché des plus porteurs. En attestent les nombreuses nouvelles collections présentées à Watches and Wonders Geneva 2025 qui leur sont dédiées. Bientôt à jeu égal avec leurs pendants masculins ?

    Dans un environnement peuplé d’incertitudes géopolitiques, le salon Watches and Wonders Geneva 2025 allait-il adopter un profil bas de circonstance ? Si l’on en juge par le nombre de nouvelles collections lancées lors de la manifestation, force est de constater que les Maisons horlogères semblent bien décidées à se créer de nouvelles opportunités sur les marchés. Et en termes d’opportunité, les femmes sont aujourd’hui largement considérées comme la clientèle à choyer, peut-être bien en priorité. D’une part pour avoir été largement négligée alors que l’intérêt féminin pour l’horlogerie ne cesse de croître et de l’autre, parce que la joaillerie, a fortiori les « bijoux qui donnent l’heure », enregistrent depuis plusieurs années un niveau de croissance nettement plus reluisant que l’horlogerie. Dans cette optique, nombre de Maisons sont arrivées avec des propositions féminines de circonstance.

    Incontournable montre-bijou

    Grönefeld, qui peine à réponde à un niveau de commandes jamais résorbé, va-il réitérer l’aventure dans le segment féminin ? En tout état de cause, les frères Grönefeld semblent bien décidés à tenter « le coup » avec la Tanfana 1944, le premier modèle pour femme de la Maison. Pour l’occasion, elle adopte un nouveau design, étayé par des matériaux inédits dans l’univers Grönefeld comme l’aventurine. De son côté, Piaget s’est inspirée des formes du passé pour proposer une nouvelle Sixtie trapézoïdale déclinée en montre bracelet ou en sautoir, tandis que Charriol dévoilait une gamme Mariner et Hermès une collection Maillon Libre en tout point conforme à la créativité de la marque. « Cette montre-bracelet, à la fois énigmatique et singulière, séduit par sa complexité de fabrication, ses pierres de centre, diamants ou tourmalines terracotta, et ses formes ondulatoires, précise Hermès. Quant à l’heure, discrète, presque imperceptible, grâce à un boîtier incorporé au design du bracelet, elle ajoute une touche de malice et de surprise. » Un narratif qui n’est pas totalement étranger à Van Cleef & Arpels dont la montre Cadenas, une création de 1935, trouve grâce et discrétion au poignet dans ses versions contemporaines.

    La montre-bijou, qui permet une certaine versatilité dans le porter, représente ainsi un champ d’expression que des Maisons comme Cartier, Bulgari ou Chanel explorent avec délice. Cartier arrivait ainsi au salon avec, comme nouvelle proposition, la montre Tressage, véritable « sculpture horlogère », selon le vocabulaire de la Maison, qui conjugue l’or, les diamants et les pierres. De son côté Bulgari revisitait une nouvelle fois son incontournable Serpentidans une nouvelle déclinaison Aeterna, précieuse et stylisée à l’extrême. Quant à Chanel, c’est la quasi-totalité de l’univers de la Maison présenté à Watches and Wonders qui s’adresse aux femmes, à commencer par la nouvelle J12 qui, pour ses 25 ans et après le noir et le blanc, adopte une céramique bleu nuit. « J’ai rêvé de donner une couleur au noir, de l’éclairer de bleu, commente Arnaud Chastaingt, Directeur du Studio de Création Horlogerie de Chanel. Le choix ultime de ce Bleu n’a tenu qu’à une émotion. »

    Cartier Tressage, Bulgari Serpenti Aeterna

    Cartier Tressage, Bulgari Serpenti Aeterna, Watches and Wonders 2025

    En termes d’émotion, les « caprices » de la Lune reste l’une des inspirations préférées des Maisons horlogères pour séduire les femmes. Chopard en fait la démonstration avec sa montre Heure du Diamant qui, pour sa première complication, intègre une phase de lune, tout comme Hermès et son Arceau Petite lune dont le fin sertissage central évoquant une éclipse vient renforcer le cycle lunaire. Une mention encore pour Cartier dont la Ballon Bleu sertie sur la lunette suit poétiquement l’alternance des jours et des nuits.

    Indéfectibles métiers d’art

    Montres-bijoux mais également montres métiers d’art qui ont donné aux Maisons horlogères l’occasion d’entretenir et développer ces artisanats que l’on jugeait menacé il y a peu. Certaines Maisons, comme Vacheron Constantin ou Patek Philippe pour ne citer qu’elles, ont ainsi entretenu ces savoirs pour proposer depuis quelques années déjà des modèles qui ne cessent de surprendre par la qualité et l’ingéniosité de leur réalisation. Pour son 270e anniversaire célébré cette année, Vacheron Constantin arrivait ainsi au Salon avec une collection Les Cabinotiers Hommage à la Tour de l’Ile, bâtiment historique de la Maison, incluant des pièces en émail miniature grand feu, guilloché figuratif et gravure en bas-relief d’un millimètre d’épaisseur selon les modèles. De son côté, Jaeger-LeCoultre est fidèle à ses « Métiers rares » que l’on retrouve à l’œuvre sur les nouvelles Reverso One « Precious Colours » et « Precious Fowers » ou encore sur les Reverso Tribute Enamel « Shahnameh » dédiées aux peintures en miniature persanes. Quant à Van Cleef & Arpels, la Maison proposait un Bal des Amoureux, nouvelle interprétation sous forme de montre automate de son fameux « Pont des Amoureux », lui-même décliné en plusieurs teintes réalisées en émail grisaille coloré.

    Reste que la montre femme ne se cantonne plus, et de loin, aux montres empierrées et aux modèles métiers d’art. Avec la réduction des tailles et dans la foulée de la fièvre du vintage, les horlogers ont commencé à gommer la frontière des genres pour privilégier des valeurs communes basées sur l’attrait de la mécanique, la durabilité et la créativité. Faut-il véritablement qu’une montre sport soit réservée aux hommes ? Avec sa Formula 1Solargraph d’un diamètre de 38 mm, TAG Heuer apporte un démenti formel à cette vision des choses. Nouveau matériau, mouvement à énergie solaire, couleurs inédites, design de montre de plongée, cette nouveauté est clairement conçue pour tous les poignets. La nouvelle Bell & Ross BR-05 déclinée en 36mm ou l’Alpine Eagle de Chopard qui « descend » à 33mm participe de cette même philosophie voulant qu’un design n’est plus forcément masculin dans son essence mais bel et bien conçu pour porter haut les couleurs d’une horlogerie imaginative et de précision. Les nouvelles Spring Drive U.F.A. de Grand Seiko, conçues comme un lien privilégié avec la nature, privilégient la précision extrême. Un apanage désormais féminin ?

    Gand Seiko Spring Drive U.F.A.

    Gand Seiko Spring Drive U.F.A.