Historiquement, les femmes ont joué un double rôle dans le développement de l’horlogerie. Elles ont inspiré la réalisation de garde-temps d’exception dans l’univers des montres de poche, tout en variant le porter de la montre, notamment au poignet, bien avant les hommes. De plus, avec l’industrialisation du secteur, elles ont rempli une fonction de production indispensable, à parts égales avec les employés masculins. Malgré tout, l’univers de la mesure du temps est resté très longtemps un « privilège » masculin, à l’image de ces « clubs » anglais réservés aux hommes, bien obligés à une époque contemporaine de tolérer les femmes.
Totalement absentes des développements techniques de la branche, tenues à l’écart des postes décisionnaires de cette industrie, les femmes n’ont trop longtemps suscité l’attention des horlogers que pour leur « féminité », ce trait de personnalité sensément plus sensible aux beaux atours qu’aux arcanes mécaniques. Raison pour laquelle l’avènement du quartz n’a pas été jugé comme une infamie dans ce segment de marché de la montre dame, bien au contraire.
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Depuis le tournant du siècle, cette situation tend toutefois à changer dans une société où les femmes ont acquis – de haute lutte ! – leur indépendance, leur liberté de choix et l’expression de leurs légitimes ambitions. On ne saurait certes encore brosser un portrait idyllique, mais force est de constater avec bonheur que les femmes ont désormais investi les postes managériaux, que les collectionneuses sont de plus en plus nombreuses dans les salles de ventes aux enchères, que les journalistes femmes sont aussi lues et suivies que leurs homologues masculins et que les femmes s’affirment dans les professions indépendantes de la sous-traitance et des métiers d’art quand elles ne lancent pas leur propre marque.
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Côté produits également, l’embellie est patente. Les femmes ont désormais accès à des collections originales, créées pour elles et, de plus en plus souvent, par elles. Le registre s’est ainsi considérablement élargi pour inclure des complications mécaniques, voire poétiques, et des pièces pas forcément lestées de carats mais conçues avec imagination pour des poignets féminins. Et pourquoi pas masculins… Question de démontrer que « ce que femme veut » n’est plus matière à discussion !